Baltasar Engonga, déjà au cœur d’un scandale sexuel retentissant, a été reconnu coupable de détournement de fonds publics et d’enrichissement illégal par un tribunal de la province de Bioko.

Malabo – Un tribunal de la province de Bioko a condamné ce mardi 26 août Baltasar Engonga, ancien chef de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), à huit ans de prison pour détournement de fonds publics et enrichissement illégal. Cette condamnation intervient moins d’un an après le scandale sexuel ayant exposé ses liaisons avec plus de 400 femmes, dont des épouses de personnalités influentes du pays.

Une condamnation pour détournement de fonds
Le tribunal provincial de Bioko a reconnu Baltasar Engonga et cinq autres hauts fonctionnaires du ministère des Finances coupables d’avoir détourné des centaines de milliers de dollars de fonds publics. Les charges retenues incluent le détournement, l’enrichissement illégal et l’abus de fonction.

Engonga, qui était également le neveu du président Teodoro Obiang Nguema, a été condamné à huit ans d’emprisonnement et à une amende de 220 000 dollars. Les autres condamnés, dont des directeurs généraux du ministère des Finances, ont écopé de peines allant de trois à huit ans de prison, ainsi que de lourdes amendes.

Un scandale sexuel précurseur
En novembre 2024, Baltasar Engonga avait défrayé la chronique internationale après la fuite sur les réseaux sociaux de plus de 400 vidéos intimes le mettant en scène avec différentes femmes, dont certaines étaient des épouses ou des proches de hauts responsables politiques et économiques du pays.

Surnommé « Bello » en raison de son physique, l’ancien haut fonctionnaire avait été suspendu de ses fonctions à la tête de l’ANIF peu après la diffusion de ces enregistrements.

Une affaire aux ramifications politiques
La condamnation d’Engonga et de ses collaborateurs intervient dans un contexte où la Guinée équatoriale, pourtant riche en pétrole, est régulièrement pointée du doigt pour la corruption endémique qui sévit au sein de ses institutions.

L’ANIF, dont la mission était de lutter contre le blanchiment d’argent et la corruption, se trouve au cœur d’une ironie judiciaire : son ancien directeur a été reconnu coupable des mêmes crimes qu’il était censé combattre.

Des questions en suspens
Si la justice équatoguinéenne a rendu son verdict, l’affaire soulève des interrogations sur l’étendue réelle des détournements et sur les éventuels complices ou bénéficiaires de ces malversations.

Les condamnations prononcées marquent-elles un tournant dans la lutte contre la corruption en Guinée équatoriale, ou ne sont-elles qu’un épisode isolé visant à donner des gages de transparence ?

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« La chute d’Engonga est symbolique : celui qui devait protéger les finances publiques les a détournées. Reste à savoir si cette condamnation sera suivie d’autres actions contre la corruption. »


— Observateur international sous couvert d’anonymat
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La Guinée équatoriale est régulièrement classée parmi les pays les plus corrompus au monde par Transparency International. Malgré sa richesse pétrolière, une large part de sa population vit dans la pauvreté.
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Les avocats de Baltasar Engonga ont annoncé leur intention de faire appel du verdict. Parallèlement, les retombées politiques et sociales de cette affaire continuent d’agiter le pays.

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