Le gouvernement offre un chèque à l’équipe U17 pour le Mondial au Qatar, mais la filière football haïtienne reste en crise. Quand l’État prendra-t-il en main la reconstruction durable du sport national ?
Port-au-Prince – Alors que les jeunes Grenadiers s’apprêtent à porter les couleurs d’Haïti à la Coupe du Monde U17 de la FIFA au Qatar, le gouvernement leur a offert un soutien financier de 100 millions de gourdes. Une initiative saluée, mais qui ne doit pas masquer l’absence de politique sportive structurelle et la déliquescence persistante de la Fédération haïtienne de football (FHF).
Félicitations aux U17, espoir d’une nation
Il est juste et nécessaire de saluer le parcours remarquable de ces jeunes joueurs et de leur souhaiter le plus grand des succès au Qatar. Leur qualification est une source de fierté et démontre le potentiel footballistique haïtien, malgré les difficultés.
100 millions : geste ponctuel ou politique durable ?
Si le soutien financier gouvernemental est le bienvenu, il interroge néanmoins sur la régularité et l’équité des investissements publics dans le sport. Va-t-on attendre chaque qualification pour débloquer des fonds ? Qu’en est-il des autres disciplines, des catégories d’âge, et du football féminin ?
« Ce geste est important, mais le football a besoin de bien plus que des chèques ponctuels : il a besoin de structures, de formation, et d’une fédération fonctionnelle », souligne un expert du sport haïtien.
La FHF, maillon faible d’un système à reconstruire
La Fédération haïtienne de football traverse une crise institutionnelle et organisationnelle profonde. Manque de transparence, absence de ligues fonctionnelles, carence en formations pour les entraîneurs et les arbitres… Les problèmes structurels sont nombreux et ne se résoudront pas avec des fonds ponctuels.
L’État haïtien, en tant que autorité de tutelle, doit endosser sa responsabilité : soit en accompagnant la FHF dans une refonte en profondeur, soit en assumant un rôle plus direct dans la gestion du football national.
Quelle vision pour le football haïtien ?
Au-delà des beaux discours, le pays a besoin :
· De centres de formation régionaux
· D’un championnat national stable et professionnel
· De programmes de détection des jeunes talents
· D’un investissement dans les infrastructures sportives
· D’une collaboration public-privé pour financer le sport
Un appel à l’action
Souhaiter du succès aux U17 est essentiel, mais exiger une gestion responsable et visionnaire du football haïtien l’est tout autant. Le ballon rond est une passion nationale ; il mérite mieux que de l’improvisation et des effets d’annonce.
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Citation :
« On ne bâtit pas une maison en commençant par le toit. Le football haïtien a besoin de fondations solides, pas seulement de coups de projecteur. »
— Un ancien international haïtien
Haïti a connu plusieurs qualifications internationales ces dernières années (U17, U20, Grenadières), mais le football domestique reste à la traîne, avec un championnat souvent suspendu et des clubs en difficulté financière.