Des barrages à sec, des coupures massives et une population à bout de souffle
L’Iran traverse l’une des semaines les plus chaudes de son histoire. Depuis vendredi, une canicule extrême s’est abattue sur le pays, avec des températures dépassant les 50°C dans plusieurs régions. À Shabankareh, dans le sud, le mercure a atteint 53°C, un record absolu.
Barrages à sec et coupures massives
Les barrages qui alimentent Téhéran en eau sont à leur plus bas niveau depuis un siècle. La société de gestion de l’eau appelle les habitants à réduire leur consommation d’au moins 20 %. Dans certains quartiers, l’eau est coupée depuis plus de 10 jours, selon des témoignages recueillis par l’AFP.
L’électricité est également rationnée : les climatiseurs tournent à plein régime, poussant le réseau à ses limites. En juillet, la consommation a atteint 79 000 mégawatts, un record national.
Mesures d’urgence
Pour limiter les dégâts, le gouvernement a décrété un jour férié le mercredi 23 juillet dans 15 provinces, dont Téhéran. Les administrations et bâtiments publics resteront fermés. La porte-parole du gouvernement, Fatemeh Mohajerani, a évoqué une « situation critique » et n’exclut pas de prolonger la mesure.
Témoignages poignants
« Nous n’avons pas d’eau depuis 10 jours. Notre vie s’est effondrée », confie Mme Moïni, 52 ans, habitante de Téhéran.
« Les gens restent cloîtrés chez eux. La productivité au travail est en chute libre », ajoute Mehdi Zandi, technicien de 42 ans.
Des images diffusées par l’agence Fars montrent des sacs d’eau potable prêts à être distribués en urgence.
Cette canicule met en lumière la fragilité des infrastructures iraniennes face au changement climatique. Entre barrages à sec, coupures d’électricité et désespoir populaire, l’Iran vit une crise environnementale sans précédent. Le président Massoud Pezeshkian appelle à une réflexion nationale sur la consommation excessive et la gestion durable des ressources.